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Les défis d’un village disputé, mais abandonné

Le conflit armé de 1992 s’est soldé par la scission de la Moldavie, le Dniestr devenant la ligne de démarcation entre la région séparatiste de Transnistrie et le reste de la Moldavie. La partie de la Moldavie se trouvant sur la rive gauche du Dniestr est actuellement contrôlée par les autorités autoproclamées de Tiraspol, à l’exception de quelques villages qui sont de jure contrôlés par les autorités constitutionnelles de la Moldavie. Toutefois, du fait de leur position géographique, ces villages sont confrontés à divers problèmes.

Corjova est un village disputé par le pouvoir central de Chisinau et les structures séparatistes de Tiraspol. Selon le maire de Corjova, Sergiu Oprea, la localité a environ 5 000 habitants, mais le nombre exact de la population reste incertain. Au fil des ans, il y a eu plusieurs tentatives de recenser la population, mais elles ont été chaque fois bloquées par les structures transnistriennes.

Le maire de Corjova, Sergiu Oprea

Le maire affirme que les autorités de Chisinau ne se préoccupent pas de sa localité, les habitants de Corjova, dont plusieurs sont des anciens des combattants de la guerre de 1992, étant seuls devant les structures transnistriennes qui contrôlent de facto le village : « Les problèmes restent les mêmes depuis l’an ‘92. La mairie de Corjova est la seule du pays qui se trouve sur un territoire contrôlé de facto par les structures non-constitutionnelles transnistriennes. Ni le gouvernement, ni le parlement, ni la présidence ne se préoccupent de nous  ».

Ne bénéficiant pas de support de la part des autorités constitutionnelles moldaves, les villageois sont confrontés à de nombreux problèmes sociaux et ont un accès limité aux services de santé.

« Rien n’a changé dans notre village depuis 1992, personne ne nous défend, nous nous défendons nous-mêmes. Nous avons deux policiers, mais qui viennent en civil - ils ne peuvent pas venir dans le village en uniforme de police, car ils seraient arrêtés », raconte le maire.

L’accès à l’éducation en langue roumaine n’est pas facile, non plus. « A Corjova se trouve le lycée « Mihai Eminescu ». L’enseignement y est dispensé sur la base de l’écriture latine, ce qui nous a posé beaucoup de problèmes sérieux. Toutefois, la situation a changé le long des années. A présent, même les représentants de l’administration de Dubăsari (subordonnée à Tiraspol) inscrivent leurs enfants à ce lycée, ayant compris qu’autrement il n’y a pas d’avenir pour eux. Beaucoup ont compris qu’il n’y pas d’avenir pour la région sans la Moldavie », explique le maire Sergiu Oprea.

La plupart des habitants du village ont la nationalité moldave, mais compte tenu du fait qu’ils vivent dans la zone contrôlée par la Transnistrie, ils se sont également vus obligés de prendre la soi-disante nationalité de la Transnistrie, car ils ne peuvent pas se faire enregistrer leur maison, par exemple. Ou, en tant que possesseurs d’une voiture avec des plaques d’immatriculation moldaves, ils doivent payer la vignette en Transnistrie.

« Certains ont aussi la nationalité de la Russie, car ils pensaient que la Russie serait là, d’autres pensaient que leurs enfants iraient là-bas pour gagner leur vie, mais ils ont changé d’avis ces dernières années, car ils ont compris qu’on ne peut s’attendre à rien de bon de ce côté-là et qu’il vaut mieux être ensemble avec la Moldavie », constate Sergiu Oprea.

D’après une interview publiée sur https://voceabasarabiei.md/sergiu-oprea-primar-se-priveste-numai-televiziunea-transnistreana-si-ruseasca-si-omul-este-zombat-el-ceea-ce-vede-si-ce-aude-aceea-si-gandeste/?fbclid=IwAR15xaTRV5C78BeQSYsHqgJxb5mDQeu4sG9o-B6ybwiwvS-vix7-Rmsi_jQ

Le 13 février 2023

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