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33 ans après la guerre sur le Dniestr : des souvenirs amers des habitants de Coșnița
Le village de Coșnița, situé sur la rive gauche du Dniestr, à environ 40 kilomètres de Chișinău, la capitale moldave, a été l’une des localités défendues dans les combats lors de la guerre pour l’indépendance de la Moldavie en 1992. Près de 400 personnes, dont des policiers et des volontaires, ont défendu leur village menacé par l’invasion des troupes russes en mars 1992. L’écho de la guerre sur le Dniestr ravive aujourd’hui encore des souvenirs douloureux des êtres chers – hommes, femmes, enfants – tués par les armes russes.
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Une chronique des interviews non-réalisées ou pourquoi les habitants de la Transnistrie ont peur de parler aux journalistes
Le long de plusieurs mois, les journalistes de www.moldova.org ont contacté des habitants de la rive gauche du Dniestr pour les inviter à l’émission Oameni Simpli (Des gens simples). Conscients de leur réticence à parler ouvertement sur des sujets politiques, les journalistes pensaient que la crise du gaz était une bonne occasion de les approcher. Cependant, malgré les assurances qu’aucun sujet politique ne serait abordé pour éviter de mettre en danger leur sécurité, les dizaines de personnes contactées ont refusé l’invitation.
D’où vient cette peur de parler ? Pour répondre à cette question, voici des fragments de conversations de la journaliste Diana Preașcă avec deux personnes originaires de la région séparatiste de la Moldavie.
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32 ans depuis la bataille de Tighina : « Le massacre commis par l’armée russe en 2022 à Bucea m’a rappelé les événements dont j’ai été témoin en 1992 à Tighina »
32 ans se sont écoulés depuis la bataille de Tighina, où, lors de la guerre sur le Dniestr en 1992, les affrontements les plus violents ont eu lieu entre les troupes moldaves et les séparatistes transnistriens, soutenus par l’armée russe. Chisinau contrôlait presque toute la ville, mais la bataille s’est terminée par l’intervention de l’armée russe, aux côtés des séparatistes de Transnistrie, modifiant le rapport des forces.
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Les « surprises » laissées par l’armée russe en Moldavie ont fait des victimes même après la fin de la guerre sur le Dniestr
Le conflit armé sur le Dniestr a fait des victimes même après la fin des actions militaires. Pendant huit ans, des mines laissées dans les champs, les vergers et les vignobles ont pris la vie des habitants, mais aussi des démineurs.
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Olga Căpățână : « Comment parler de maintien de la paix, quand ceux qui ont commencé la guerre en sont chargés ? »
Olga Căpățână, ressortissante moldave, habite en France depuis près de 22 ans, mais elle est au courant de tout ce qui se passe en Moldavie. Elle est journaliste et écrivaine (auteure de romans, livres documentaires, vers pour enfants et adultes).
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Les défis d’un village disputé, mais abandonné
Le conflit armé de 1992 s’est soldé par la scission de la Moldavie, le Dniestr devenant la ligne de démarcation entre la région séparatiste de Transnistrie et le reste de la Moldavie. La partie de la Moldavie se trouvant sur la rive gauche du Dniestr est actuellement contrôlée par les autorités autoproclamées de Tiraspol, à l’exception de quelques villages qui sont de jure contrôlés par les autorités constitutionnelles de la Moldavie. Toutefois, du fait de leur position géographique, ces villages sont confrontés à divers problèmes.
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30 ans depuis les combats sanglants de Tighina
Le 19 juin, en Moldavie a été commémoré le 30e anniversaire des combats de Tighina où les affrontements les plus violents entre les troupes moldaves et les séparatistes transnistriens soutenus par l’armée russe ont eu lieu pendant le conflit armé de 1992.
Il existe de nombreuses similitudes entre ce qui se passe aujourd’hui en Ukraine et ce qui s’est passé il y a 30 ans en Moldavie… Aujourd’hui comme alors, les officiels russes affirment qu’ils défendent les droits des Russes sur le territoire d’un état indépendant.
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Le ferry-boat qui rompt l’isolement
Le conflit armé de 1992 s’est soldé par la sécession de la Moldavie – la Transnistrie, c’est-à-dire la partie du pays située sur la rive gauche du Dniestr, n’est plus contrôlée par les autorités constitutionnelles, à part quelques villages. Ces cinq villages se subordonnent au gouvernement moldave, mais ils sont séparés du reste du territoire de la Moldavie par le Dniestr, le fleuve qui marque la frontière géographique avec la région séparatiste de Transnistrie. Ce fait pose pour beaucoup de problèmes pour ces localités en termes de connexion avec le reste du pays.
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Eleonora Cercavschi : « Des Cosaques armés entraient dans les écoles et terrorisaient les enfants. Ils ont tiré sur chaque lettre de l’alphabet latin. »
Eleonora Cercavschi est la directrice du lycée « „Ştefan cel Mare şi Sfânt » de Grigoriopol (ville située en Transnistrie, région séparatiste de l’est de la Moldavie). Les élèves de cette école, depuis près de 20 ans, passent chaque jour la douane de la Transnistrie pour aller aux cours à Doroțcaia, où ils peuvent apprendre dans leur langue maternelle, en roumain. Eleonora Cercavschi a toujours défendu le droit de ses élèves d’apprendre en langue roumaine et elle est admirée pour la force intellectuelle avec laquelle elle a encouragé ses collègues à ne pas céder pendant les moments difficiles. Elle considère que c’est en vertu des circonstances qu’elle est devenue une combattante, parce qu’elle tient beaucoup à la vérité et à la dignité.
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Les vétérans du conflit transnistrien – seuls devant leurs traumatismes psychologiques
… L’an 1992. Le conflit armé dans la région transnistrienne de la Moldavie : un militaire se retrouve avec son fils sur la ligne de front, un autre - porte toujours l’arme avec soi afin qu’il puisse se tuer, s’il est pris en otage, et le troisième, il a l’habitude de faire la guerre, parce que (…)