Publicité Votre publicité ici !

Les « surprises » laissées par l’armée russe en Moldavie ont fait des victimes même après la fin de la guerre sur le Dniestr

Le conflit armé sur le Dniestr a fait des victimes même après la fin des actions militaires. Pendant huit ans, des mines laissées dans les champs, les vergers et les vignobles ont pris la vie des habitants, mais aussi des démineurs.

Il y a 23 ans, prenait fin la dernière mission de déminage dans les alentours du village de Pohrebea. 49 militaires de l’Armée Nationale ont participé à la mission menée entre le 5 mai et le 12 août 2000. Plus de 300 engins explosifs, dont des mines antipersonnel, ont été détectés et désamorcés.

Les habitants de Pohrebea, comme ceux des villages voisins, se souviennent avec horreur de cette période-là qui, disent-ils, a coûté plus de vies que la guerre sur le Dniestr elle-même. Pendant huit ans, ils craignaient d’aller dans les champs pour cultiver la terre et chaque fois qu’ils entendaient des détonations ils priaient pour que la mort n’ait pas « avalé » un enfant…

« Les gens avaient peur d’aller dans les champs. Ceci après qu’une explosion ait déchiré quelqu’un, une deuxième, un troisième… On voyait des cadavres déchirés en plusieurs parties qu’on mettait dans des sacs … rien ne restait de cette personne-là, juste des morceaux… Pendant environ huit ans, les gens ont vécu dans la peur  ». Ce sont les témoignages choquants de Tudor Stîrcu, habitant du village de Pohrebea.

Il a vécu le drame de cette époque-là sur sa propre peau. Ancien combattant pendant le conflit armé, il a été estropié sur son terrain agricole. Il a marché sur une mine en novembre 1993, un jour qu’il n’oubliera jamais. L’explosion l’a laissé sans sa jambe gauche et son talon droit. Depuis 30 ans, Tudor Stîrcu bouge à l’aide d’une prothèse et d’un support métallique spécial.

« J’étais dans les champs, avec des jeunes soldats qui s’occupaient du déminage. Un jour, vers le soir, ils disaient avoir fini de déminer toute la parcelle. Nous allions nous mettre à table, mais, avant de le faire, j’ai décidé d’aller chercher du bois pour le ramener chez moi. J’ai pris mon vélo et … j’ai roulé sur quelque chose qui a explosé … ».

Tudor Stîrcu se souvient qu’en ce moment-là il a prié Dieu de lui donner la chance de revoir ses enfants au moins une fois de plus. Sauvé des griffes de la mort, il a décidé de participer aux travaux de déminage en 2000.

« Je me disais – et si un de mes enfants souffre comme moi ?.. De mon côté, qu’est-ce que j’ai à perdre ? J’ai décidé de m’impliquer. Ma femme ne le savait pas, elle pensait que j’allais chercher du bois dans la forêt, mais moi, j’allais chercher des mines. C’est comme ça que nous les avons sorties toutes, de mai à août 2000 », se souvient Tudor.

Il explique que cette expérience était non seulement dangereuse, mais aussi extrêmement traumatisante. « Nous étions plusieurs sur une colline lorsqu’un garçon a marché mine et s’est cassé la jambe, deux autres sont allés le faire sortir et ils sont tombés sur une mine-piège. En conséquence, l’un s’est retrouvé sans ses deux jambes et le second est mort sur le coup… »

Le drame des habitants de Pohrebea a sensibilisé le jeune réalisateur Ioane Bobeica. L’histoire de deux enfants du village, que la destinée a amenés dans l’un des champs de mines, est devenue le sujet du film « Tonnerres ». Le réalisateur avoue que le scénario a été inspiré par une histoire racontée par un général.

Source  : https://www.ziarulnational.md/surprizele-lasate-de-armata-federatiei-ruse-in-r-moldova-a-facut-victime-si-dupa-incheierea-razboiului-de-pe-nistru-genistii-au-dezamorsat-peste-300-de-obiecte-explozibile-plasate-de-rusi-in-satele-r-moldova/

Le 31 août 2023

Revenir en haut
Soutenir par un don