Silvian Cocervei, un jeune homme originaire de Moldavie, est à présent l’unique Moldave qui fait partie de l’équipe de génie électrique de la Tour Eiffel. Agé de 42 ans, il est électrotechnicien. « Ma tâche principale est d’éclairer la Tour Eiffel, raconte Silvian. Le soir quand vous la voyez en jaune, c’est moi en charge de ce projet. La Tour Eiffel est éclairée par 330 projecteurs jaunes chaud et je supervise le bon fonctionnement de ces projecteurs depuis le coucher du soleil à la fermeture de la Tour pour le public. A partir de cette année, je suis aussi responsable des phares que vous voyez au sommet de la tour - les quatre projecteurs qui éclairent à une distance de 80 kilomètres, si le temps est bon. Nous échangeons les 330 lampes tous les quatre ans, mais si, au fil du temps, une lampe se détériore, nous mettons nos harnais de sécurité et nous grimpons la tour pour la remplacer ».
Le chemin vers la Tour Eiffel
Silvian est né dans le village moldave de Javgur. Ayant fini l’école secondaire de son village natal, il a poursuivi ses études au lycée, puis à une Faculté d’Etudes Européennes et Relations Internationales.
Après l’Université, il a fait quelques tentatives d’aller travailler à l’étranger – en Allemagne, puis en Pologne, pour arriver finalement en France, six mois après la fin de ses études. D’ailleurs, la France qu’il a découverte est très différente de celle décrite dans les manuels scolaires, considère-t-il. A propos, il ne parlait pas très bien français, malgré les efforts de sa mère, enseignante de français, de le motiver de l’apprendre. Il croyait ne pas aimer cette langue et il a plutôt préféré apprendre l’allemand quand il a eu l’occasion, à l’Université.
Le premier travail que Silvian avait fait en France était dans la construction. Il a commencé son travail à la Tour Eiffel en 2018. Jusqu’en 2020, il travaillait en fait pour une entreprise prestataire de services et depuis 2020, il a un contrat à durée indéterminée en tant que membre de l’équipe de génie électrique.
« Le métier d’électricien était loin de moi. En Moldavie, j’ai fait des études dans les sciences humaines, mais pour être électricien, je devais faire des études et avoir un diplôme dans ce domaine. En fait, c’est un collègue du Maroc qui m’a motivé à me mettre à faire des études dans un nouveau domaine.
Nous travaillions ensemble dans la construction, mais il gagnait beaucoup plus que moi. Je venais avec un camion plein d’outils et lui, il venait avec une trousse avec deux tournevis et un multimètre, il terminait son travail au bout d’une heure, gagnait le double ou peut-être même le triple de ce que je gagnais et rentrait chez soi. Il était prêt à me transmettre son savoir-faire, mais j’ai décidé d’aller apprendre. J’ai trouvé une école de soir auprès la mairie de Paris. Avant cela, j’avais pris des cours de soir de français pendant quatre ans.
Il y avait 160 candidats sur la liste d’inscription, dont seulement 18 ont été acceptés, y compris moi. Les études à l’école de soir ont duré deux ans. J’avais des leçons tous les soirs - 3 heures, et 4 heures le samedi, quand nous avions des leçons pratiques. Un professeur avait apprécié mes capacités et m’a encouragé à continuer mes études : « Il ne faut pas vous arrêter ici, il faut continuer », m’avait-il dit. Et il a eu raison- si je m’arrêtais à ce niveau-là d’études, je serais un électricien installateur, mais ayant avancé dans mes études, j’ai appris à faire le dépannage, ainsi qu’à faire la conception d’un système d’électricité.
Je me suis ensuite inscrit à une école où l’on faisait de la formation en alternance pour obtenir mon diplôme. Deux semaines, j’étais à l’école, et deux autres - dans une entreprise. Pour trouver cette entreprise, j’ai participé à une interview : en face de moi, il y avait une dizaine de chefs de chantier et j’ai dû leur parler de mon parcours, de ma motivation, de mes études. Le patron qui m’a pris dans son équipe rendait des services à la Tour Eiffel.
J’ai obtenu au bout d’un an le diplôme qu’on obtient normalement en trois ans. En plus, j’ai eu la moyenne de 19,3 sur 20 et tous les collègues me demandaient le diplôme pour le photographier, parce que personne avant n’avait fini ce lycée avec une telle moyenne » raconte Silvian Cocervei.
Le 24 novembre 2024
D’après un article publié sur https://unimedia.info/ro/news/544229a935a8885e/video-istoria-incredibila-a-moldoveanului-care-aprinde-luminile-de-pe-turnul-eiffel-in-viata-nu-am-visat-ca-voi-ajunge-sa-fac-asta.html?utm_source=rss&utm_medium=rss&utm_campaign=rss