D’après les archéologues, le squelette découvert date du deuxième siècle et appartient à une femme du peuple Sarmate, un peuple nomade d’origine iranienne, venu dans la région de Volga pendant le premier siècle de notre ère.
Ils furent effrayés de cette découverte
Vladimir Conoval, consultant à la boutique de fleurs SRL « Fructul » (traduit littéralement par le Fruit), où fut découvert le squelette, soutient que cette découverte n’est pas un accident : « Le fait que j’ai creusé à cet endroit ne peut pas être seulement le fruit du hasard. De plus, j’ai découvert le squelette juste quand j’extrayais la dernière couche de terre », explique Conoval. D’après lui, les deux ouvriers qui creusaient (deux étudiants de l’Université Agraire - n.r.) furent effrayés au début quand ils trouvèrent le squelette. Ils jetèrent leurs pelles et se dépêchèrent de mettre leur chef au courant.
« Pendant les premières minutes, nous étions dans une totale confusion. Les ossements n’étaient pas enterrés en profondeur, la première pensée qui nous est venu à l’esprit était que ce squelette appartenait à une personne assassinée », nous affirma Ion Mereacre, le directeur de la boutique. Il eut l’idée de demander aux jeunes étudiants de creuser davantage autour du squelette. Quand ils découvrirent les membres inférieurs, ils trouvèrent des perles très spéciales et décidèrent de contacter des archéologues.
Un cimetière entier
Vlad Voicu, chef de section au Centre d’Archéologie dans le cadre de l’Académie des Sciences s’est rendu personnellement à la boutique pour constater les « bizarreries ». Après qu’il eut étudié le squelette, il arriva à la conclusion que le monument funéraire était celui d’une Sarmate qui vécut pendant le deuxième siècle de notre ère. D’après le rite funéraire et les ornements situés autour du squelette, Vlad Voicu conclut que cette femme appartenait à une famille aisée.
« J’ai découvert des monuments funéraires Sarmates dans lesquels il y avait des vases de bronze et d’argent. De plus, les riches tombeaux des Sarmates étaient construits en forme de butte d’une hauteur allant jusqu’à 5 mètres, ceci est la raison pour laquelle on les appelait les pyramides européennes », nous expliqua Voicu.
L’archéologue nous raconta que sur le territoire de la République de Moldavie on a découvert quelques centaines de squelettes appartenant au peuple Sarmate. Les spécialistes les identifient d’abord par la présence d’un miroir et de symboles spécifiques que l’on trouve dans les tombeaux. En ce qui concerne le squelette trouvé à Truşeni, celui-ci a été re-inhumé, car en République de Moldavie nous ne sommes pas des spécialistes en anthropologie, les archéologues n’excluent pas qu’il existe sur ce lieu un cimetière entier de Sarmates.
La convoitise des archéologues
Autant que cela puisse paraître étrange, d’après les archéologues, en République de Moldavie les découvertes des squelettes des peuples nomades sont plus fréquentes que celles des Daces, qui vécurent plusieurs générations avant nous. Voicu affirme que l’une des raisons est le fait que le Centre d’Archéologie n’est pas doté d’outillage moderne pour effectuer des expéditions archéologiques. En revanche, dans le sud de la Moldavie, dans la région de Palanca, il existe des collections de vieux objets qui font la convoitise des spécialistes. Du point de vue technique, les collectionneurs privés sont bien mieux équipés que nous et font beaucoup plus de découvertes. Mais les objets qu’ils trouvent, soit ils les conservent dans leur collection personnelle, soit ils les revendent à l’étranger.
« Notre terre cache encore beaucoup d’antiquités. Elles font fréquemment surface sur les terrains en chantier. Très souvent, nous ne sommes même pas au courant de leur découverte. Du fait de leur ignorance, les personnes détruisent les objets trouvés et jètent les squelettes », précise Voicu. L’archéologue souligne qu’il est très important de créer un centre de sauvegarde des sites archéologiques, qui aurait la fonction de prévenir les chantiers et les fouilles archéologiques qui s’effectueront en Moldavie.
Article publié sur www.jurnal.md, traduit par Maël Bieules.