Cet article qui est adapté d’après une étude publiée en septembre 2014 dans Studia Universitatis/Studia Europaea, revue scientifique de l’Université Babes-Bolyai de Cluj-Napoca, constitue la partie finale d’une ample et profonde analyse des évolutions récentes des mass-média moldaves.
L’auteur de l’article, Vincent Henry, est doctorant en sciences politiques à l’Université Paris-Est. Diplômé de l’Institut des Relations Internationales et Stratégiques (Paris), il est aujourd’hui chargé de mission auprès de l’Institut Français de Roumanie. Il a mené l’essentiel de sa carrière professionnelle en Europe centrale et orientale, ayant successivement travaillé pour les services culturels de l’Ambassade de France en Bulgarie, en Moldavie, puis en Roumanie, avant d’intégrer le Bureau Europe centrale et orientale de l’Agence universitaire de la Francophonie où il a été conseiller pédagogique, puis directeur des programmes. Il est correspondant régulier pour la revue en ligne “Regard sur l’Est”.
Troisième partie
Les évènements de 2009 et leurs suites
Dans ce paysage médiatique sous influence, l’utilisation des nouvelles technologies va amener un nouvel élan. Plusieurs blogs commencent à devenir populaires au sein de la fraction la plus jeune et la plus éduquée de la population. Cette apparition de nouveaux vecteurs de diffusion d’information jouera un rôle important dans ce qui sera appelé, sans doute improprement, la « révolution Twitter » en avril 2009 (7).
La jeunesse pro-européenne de Chişinău expose son point de vue sur les blogs ou les réseaux sociaux, s’organise pour manifester contre les résultats des élections législatives qui reconduisent une majorité communiste au Parlement. Les opposants accusent le gouvernement d’avoir fraudé les élections et pointent le rôle de Moldova 1, devenue véritable outil de propagande pour la majorité en place.
Les violentes manifestations d’avril 2009 entraînent une période de trouble politique et de tensions internationales qui prendra fin avec l’arrivée d’une coalition opposée aux communistes, l’Alliance pour l’Intégration Européenne (AIE).
Ces événements et ce changement de cap auront une forte influence sur les médias moldaves. L’arrivée de l’AIE, pro-européenne et pro-roumaine, est saluée et aidée par l’arrivée d’importants investissements roumains dans le secteur de l’information, les plus notables sont le lancement au printemps 2010 de Publika TV (8) ou celui du quotidien Adevarul Moldova.
L’arrivée au pouvoir d’une coalition pro-européenne, soutenue par l’Union Européenne, permet en 2010 une révision importante de la loi sur la liberté de la presse permettant une véritable libéralisation du secteur. Pour les membres de l’Association de la Presse Indépendante (API) qui fédère les journalistes du pays, on accède aujourd’hui plus facilement à une information diversifiée.
L’inquiétude persiste néanmoins sur la dépendance de la presse moldave par rapport aux intérêts politiques, économiques et aux influences de pays étrangers (9), (10).
Ce manque d’indépendance est accentué par une situation financière critique qui touche en premier lieu la presse écrite. Les recettes publicitaires sont notoirement insuffisantes et le nombre de lecteurs faible, le modèle économique des journaux repose par conséquent sur des soutiens intéressés (11).
Ces soutiens financiers sont volatils et lorsque l’enjeu géopolitique est moins brûlant ils peuvent disparaître. Le phénomène touche tout particulièrement la presse écrite. La pourtant prestigieuse revue Contrafort a ainsi été menacée de disparaître en 2013 après la baisse des financements accordés par l’Institut Culturel Roumain (ICR) (12) . D’autres publications comme Flux ou Moldova Suverana , soutenues plus ou moins directement par les actuels partis d’opposition, sont aujourd’hui en grande difficulté financière.
Dans le même ordre d’idée, titres de presse ou chaînes d’informations peuvent être vendus en fonction des possibilités financières ou des intérêts politiques du moment. Les magnats de la presse sont souvent directement liés à la classe politique, le cas le plus marquant étant celui de Vlad Plahotnniuc, député et très influent membre du Parti Démocrate de Moldavie, mais également propriétaire de la chaîne de télévision la plus regardée aujourd’hui Prime TV(13) ,ainsi que la chaîne 2 Plus.
C’est bien aujourd’hui sur la télévision que se concentre les intérêts. En 2013, l’Institut des Politiques Publiques rappelait que la télévision était le média à la fois le plus utilisé et celui considéré comme étant le plus crédible par la majorité de la population (14), (15). C’est encore là que s’exerce les enjeux politiques les plus pressants. La suspension définitive par le Conseil de Coordination de l’Audiovisuel (CCA) de la licence de la chaîne proche du Parti Communiste NIT ou le violent débat actuel sur le traitement des sujets liés à la crise ukrainienne ou l’Union Européenne par les chaînes russes en sont autant de preuves.
Ainsi, même si les médias sont, en dépit de la crise que connaît la presse écrite, officiellement plus libres et plus diversifiés que jamais en Moldavie, chaque citoyen un tant soit peu averti se demande avant de consulter toute source d’information à quel parti est-elle reliée et quels intérêts la soutiennent.
Quelle image de l’Europe ?
Les médias moldaves participent-ils à la construction d’une identité européenne ? Nous pouvons en douter, tant cette question est prise en otage par les enjeux partisans. Officiellement, l’intégration à l’Union Européenne est un but partagé par tous les partis importants, même si le Parti Communiste prend de larges distances avec ce projet depuis son éviction du pouvoir.
Pour la majorité des médias de langue roumaine, l’intégration européenne est la voie à suivre, un mieux vers lequel le peuple sera conduit par tel ou tel parti. Pour les journaux les plus favorables à la Roumanie, être européen c’est être Roumain ou se mettre sous la protection de ce grand frère. Pour d’autres, au contraire, être européen c’est aussi se débarrasser de cette tutelle encombrante. Une tutelle que Vladimir Voronine aurait qualifié d’« impérialiste » à l’époque où il déclarait à qui voulait l’entendre que son parti menait vers l’Europe, c’est à dire à Bruxelles et non pas à Bucarest.
La presse de langue russe et celle qui est proche du Parti Communiste est de plus en plus hostile à l’idée d’intégration européenne. L’Union Européenne devient alors le cheval de Troie de l’expansionnisme américain, un projet destructeur pour les identités et les économies nationales dont le garant de la région ne peut être que la communauté eurasiatique souhaitée par les autorités russes.
Certains médias n’hésitent plus à colporter des arguments beaucoup plus irrationnels sur l’intégration européenne qui serait la porte ouverte à la décadence morale occidentale et une atteinte à la foi orthodoxe et un risque mortel pour l’identité et les traditions moldaves. C’est notamment le cas de Flux, devenu porte-parole du Parti Populaire Chrétien-Démocrate de Iurie Rosca (16).
Les débats sur l’Union Européenne sont de fait omniprésents dans les médias moldaves, mais il s’agit malheureusement plus de credo et d’invectives que de débats de fond. On est pour l’Europe parce que « ce sera mieux » ou plus « civilisé » et que l’on pourra voyager sans visa. On y est hostile parce que la Russie s’y oppose ou parce que l’Union obligerait la Moldavie à accepter les mariages homosexuels ou empêcherait ses citoyens de produire de l’alcool dans les fermes familiales.
Absorbés et instrumentalisés par les guerres politiques locales pour lesquelles les arguments les plus fantaisistes sont acceptables s’ils rapportent des voix, les médias moldaves ont finalement peu contribué à une réflexion avancée sur l’identité européenne et sur l’appartenance de la Moldavie à la culture européenne.
Au début du mois de mai 2014, peu avant l’accord d’association avec l’Union Européenne, le Ministère moldave des Affaires Etrangères, l’Association de la Presse Indépendante, et le Programme des Nations Unies pour le Développement (PNUD) collaborent pour faire publier dans plusieurs des grands journaux du pays un cahier commun (Objectif européen) pour expliquer ce qu’est l’Union Européenne et ce qu’elle peut apporter. Un européanisme un peu béat vante au lecteur les bénéfices économiques et politiques à attendre, en précisant dans un article intitulé « Les 12 mensonges les plus répandus sur l’Accord d’Association » qu’un rapprochement avec l’UE n’obligerait par les citoyens à se convertir à la religion catholique et qu’ils pourraient continuer à sacrifier un cochon avant la fête de Noël si celui-ci est consommé dans le cadre familial (17).
Malgré ces précisions utiles, un récent sondage de l’Institut de Marketing et Sondage (IMAS)(18) montre que les enjeux de cette intégration ne sont pas très évidents pour de nombreux citoyens. On y découvre que la Moldavie compte le même pourcentage de partisans de l’UE que de partisans de l’Union douanière rêvée par Vladimir Poutine et qu’un large pourcentage des sondés sont favorables aux deux options.
Pris en otage par les querelles internes, la question de l’intégration européenne et à fortiori celle d’une identité européenne restent donc des thèmes de réflexion bien vagues.
L’actuel drame ukrainien a sans doute permis une accélération de l’accord d’association, mais il n’aide en rien à une approche modérée des enjeux européens. Inquiétés par une crise si proche et qui menace de s’étendre, les citoyens moldaves sont confrontés aux analyses tranchantes et aux images choquantes des chaînes d’information continue. Les chaînes russes ou pro-russes font de la surenchère anti-européenne, les médias considérés comme pro-occidentaux ne sont souvent guère plus subtils (19).
Pour une réflexion plus diverse et souvent plus juste sur l’Europe, l’espoir est sans doute à chercher du côté des nouveaux médias.
Les critiques adressées aux médias traditionnels en Moldavie et l’évolution des outils de communication ont permis comme partout ailleurs le développement rapide d’un « journalisme citoyen » que l’on peut définir comme étant la possibilité pour des citoyens de passer du statut de récepteur à celui d’émetteur d’information, en témoignant de ce qu’ils voient, entendent et constatent ainsi qu’en partageant leurs points de vue, via les nouvelles technologies (20).
Cette nouvelle façon de faire du journalisme fût encensée en Moldavie après les événements d’avril 2009 qui firent connaître quelques pionniers du journalisme citoyen en Moldavie.
Passée la première période d’enthousiasme dans un pays qui se découvrait une intelligentsia jeune et hors système, certains blogueurs ont perdu une partie de leur crédibilité en rejoignant à leur tour un camp ou un autre. En dépit ou grâce aux principales spécificités des médias citoyens, subjectivité et esprit militant, on observe un fort développement des blogs politiques ou citoyens dont quelques-uns parviennent à proposer de véritables réflexions sur ce qu’est être un Européen et sur l’européanisation sociologique et économique observable en Moldavie.
On pourra citer ici les sites politik.md et noi.md ou la plate-forme collaborative de platzforma.md ou le portail d’information Unimedia. On notera de nombreux blogs personnels, certains de qualité comme ceux de Denis Cenusa, d’Oleg Brega, d’Andrei Fornea ou du sociologue Petru Negura ou comme celui de Vitalie Vovc, un punct din fr, ce dernier proposant le point de vue d’un Moldave expatrié et intégré dans une société européenne.
On pourra également mentionner celui de Vasile Ernu, exhortant à un engagement citoyen très marqué à gauche, ou celui de Dragos Galbur, plus nationaliste et eurosceptique.
Autant d’avis différents, subjectifs, épars et fragmentaires, mais qui permettent enfin une réflexion libérée et pertinente sur la question du rapprochement de la Moldavie avec l’Union Européenne.
On peut espérer que ces nouveaux médias aideront la société moldave à une meilleure compréhension des enjeux et des difficultés de l’intégration européenne. L’institut IMAS montrait récemment que ces différents blogs avaient un impact de plus en plus important sur l’opinion politique des utilisateurs d’Internet dans un pays où ce nombre d’utilisateurs croît de façon très rapide. En dépit des limites de ces nouveaux médias, malgré leur subjectivité ils bousculent l’ensemble du paysage médiatique et sont la preuve de l’éveil d’une société civile et du développement d’une réflexion citoyenne plus cruciale que jamais.
(7) Voir sur cette question les articles d’Elen Barry « Protests in Moldova explode with help of Twitter » New York Times du 7 avril 2009 et d’Anne Applebaum « In Moldova, the Twitter revolution that wasn’t » Washington Post du 21 avril 2009.
(8) Propriété du groupe roumain Realitatea-Catavencu
(9) Voir à ce sujet l’entretien accordée par la journaliste Stela Popa dans Adevarul du 7/12/2010
(10) Voir les rapports publiés par l’API www.api.md/
(11) Idem
(12) Voir l’éditorial du directeur de Contrafort Vasile Garnet d’octobre 2013 http://www.contrafort.md/categorii/cuv-nt-c-tre-cititori
(13) http://www.prime.md/
(14)http://www.ipp.md/public/files/Barometru/BOP_11.2013_prima_parte_finale.pdf
(15) Devant Internet et la radio.
(16) Cf « Spre Europa fără Dumnezeu sau de ce se isterizează unii în faţa Bisericii ? Vers une Europe sans Dieu ou pourquoi certains deviennent hystériques face à l’église ».in Flux du 25 avril 2014.
(18) IMAS-INC Chisinau, filiale de IMAS.SA Bucarest fondée en 2001 est le plus important institut de sondage du pays http://www.imas.md/
(19) Les chaînes russes sont vivement critiquées depuis le début de la crise, la chaîne Rossia 24 ayant même été interdite de diffusion jusqu’en 2015. http://french.ruvr.ru/news/2014_07_04/Moldavie-interdiction-de-la-diffusion-dune-chaine-TV-russe-1822/
(20) Nous reprenons ici l’essentiel des définitions proposées Jay Rosen ou par Ignacio Ramonet « Le cinquième pouvoir » in Le Monde Diplomatique de septembre 2003
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Sitographie :
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