La création de la réserve constitua l’objet des débats menés le long de plusieurs années. Avant d’adopter la décision finale sur la fondation de la réserve, plusieurs projets furent proposés par les savants et les écologistes : le premier concept de la réserve naturelle « Codrii Centrali » date de l’an 1957 ; en 1960 fut élaboré le concept de la première réserve sylvicole d’Etat et de ses filiales, suivi par un autre concept datant de l’an 1963.
Située en plein centre de la Moldavie, la réserve a les coordonnées suivantes : 49 degrés 29’ latitude nord, 45 degrés 28’ latitude sud, 26 degrés 30’ longitude ouest et 30 degrés 05’ longitude est. Ce territoire fut depuis toujours boisé, car les conditions climatiques y sont parfaites pour la sylviculture.
Initialement, la réserve s’étendait sur 2740 ha, y compris une zone de 732 ha strictement protégée. Conformément à une décision gouvernementale de 1982, la surface de la réserve fut élargie jusqu’à 5175 ha, la zone de protection s’élargissant de presque 2 km. A présent, la réserve s’étend sur 12 300 ha, incluant trois zones : la zone strictement protégée, la zone tampon et la zone de transition.
La zone strictement protégée comprend les secteurs avec des habitats d’animaux et de plantes rares qui ont une valeur scientifique universelle. Toute activité, à l’exception des recherches et des activités de protection, y est interdite.
La zone tampon entoure la zone strictement protégée, étant destinée à limiter l’impact des activités humaines. Elle est constituée de formations sylvicoles similaires à celles qu’elle entoure, mais qui sont dégradées et nécessitent des reconstructions.
La zone de transition est une bande d’environ 2 km qui s’étend autour de la zone de tampon. Elle est constituée en fait de terrains agricoles à destination publique ou privée. Toute forme d’activité économique qui n’affecte pas le système naturel y est autorisée.
La faune de la réserve représente presque en totalité la faune des forêts de l’Europe Centrale et Occidentale. En plus, des conditions d’élevage et de reproduction des espèces des Balkans, des Carpates et d’Asie y ont été créées.
La flore est composée de plantes de trois régions phyto-géographiques : méditerranéenne, centrale-européenne et euro-asiatique. La situation géographique de la réserve est favorable à la reproduction de plus de mille espèces de plantes. On y retrouve presque la moitié de toute la flore spécifique à la Moldavie.
A l’intérieur de la réserve, il y a deux types de formations sylvicoles : vierges et dérivées. Les arbres d’âge moyen (80 ans) couvrent 55% de la surface totale de la réserve, les arbres âgés - 19% et ceux jeunes - 8% de la réserve. On y retrouve également des exemplaires de chênes et de hêtres âgés de 150-160 ans. D’ailleurs, le chêne, le rouvre et le hêtre sont les espèces dominantes dans la réserve.
Servant de laboratoire naturel, la réserve est un modèle de reconstruction écologique du patrimoine sylvicole pour l’ensemble de cette région géographique.