Ce premier roman de l’auteure, qui est plutôt un roman autobiographique, raconte l’histoire troublante d’une jeune fille qui veut surmonter sa condition et changer son destin.
« Ce roman de la poétesse Lorina Bălteanu est une grande surprise ! On y retrouve tout un monde, comme on retrouve tout un monde dans un village : des dizaines de personnages, d’histoires, d’événements, tout cela vu à travers les yeux d’une fillette qui grandit avec la pensée qu’elle veut partir loin de l’endroit où elle est née, se sentant en même temps attachée à cet endroit comme, lui semble-t-il, la lune est attachée d’une (invisible) corde à la terre. Une fillette/fille qui rêve de partir et qui a un fort sentiment de non-appartenance, Étrangère, mais avec une immense tendresse pour ce village qu’elle s’apprête à laisser, un jour, derrière elle. D’où l’étrangeté de ses perceptions, la sensibilité pour tout ce qui est beau, mais aussi pour ce qui est douloureux, parfois jusqu’à l’horreur. Mais il y a toujours quelque chose de plus grand que ce que l’on voit, et la fillette le sent/le sait déjà. Ce qui distingue Lorina Bălteanu de beaucoup d’autres auteurs et auteures aujourd’hui, c’est sa façon d’écrire – dense, intense, sensorielle, poétique. Comme dans la poésie, elle travaille les détails, en se servant de ses émotions et paroles, comme une joaillière. Elle crée des microstructures d’une (ir)réalité immédiate (comme dirait M. Blecher) qui scintillent continuellement et ont le don d’émettre la lumière d’une compréhension profonde et troublante ».
Lorina Bălteanu est née le 21 décembre 1960 dans le village moldave de Peciște. Elle est diplômée de l’Institut de littérature « Maxime Gorki » de Moscou et de l’Université de Dijon. Elle a été membre du Club de l’Union des Écrivains de Moldavie, rédactrice en chef des revues « Orizontul » et « Sud-Est culturel ». Entre 1992 et 1998, elle a été directrice de la Fondation Soros Moldavie et, à partir de 1998 – du Medialog Press Trust. En 2000, elle s’installe à Paris, où elle travaille dans la décoration d’intérieur et lance sa propre marque de bijoux.
Lorina Bălteanu a publié quelques recueils de vers : « Obstacolul sticlei » (« L’obstacle du verre ») (Literatura Artistică, Chișinău, 1984), « Cioburi » (« Des tessons ») (Hyperion, Chișinău, 1990), « Poeme pe sticlă » (« Des poèmes sur verre ») (Chișinău, 1997).
Le 21 décembre 2023