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La destinée de Dimitrie Cantemir, comme une spirale infinie …

Du point de vue chronologique, ainsi que compte tenu de ses réalisations, Dimitrie Cantemir est un des plus grands érudits moldaves. Il a combiné harmonieusement son autorité de politicen de haut rang avec sa position de savant d’échelle universelle.

Le chef-d’œuvre immortel

Si la Moldavie était connue en Europe au XVII-ième siècle, c’était avant tout dû au livre fondamental de Dimitrie Cantemir – la Description de la Moldavie. Or, même s’il n’avait écrit aucun autre ouvrage, ce livre aurait suffi pour assurer son éternité scientifique. Ecrit en latin pour qu’il soit accessible à tous les savants, ce livre a été acquis par toutes les grandes bibliothèques du monde.

Né dans un pays dévasté par les guerres qui était sous la vassalité des Turcs et sans avoir accès aux bibliothèques et aux salles d’études, Dimitrie Cantemir a su créer un ouvrage qui aujourd’hui encore est inégalable. Comment a-t-il réussi à le faire ? C’est avant tout dû à l’environnement intellectuel qui régnait dans sa famille, ainsi qu’à la période qu’il a passe à Constantinople en tant qu’otage. (C’était „à la mode” à l’époque que le prince régnant envoie en tant qu’otage un des ses proches, un fils ou une fille, qui était décapité en cas de révolte du prince régnant contre la Porte Ottomane.)

A Constantinople, le jeune Dimitrie Cantemir est allé à l’école de la Patriarchie Orthodoxe où il a appris des langues étrangères (le latin, le grec, le turc, l’arabe, le persan, l’italien, le slavon, le français, l’allemand) et a été initié dans les mathématiques, l’histoire, la géographie. Il y a également étudié la musique, se montrant très intéressé aux harmonies de la musique turque et leur a donné plus tard une forme musicale, devenant ainsi le premier musicologue turc.

Durant toute sa vie, Dimitrie Cantemir a été proche des livres et des savants, fait apprécié par le sultan turc et, plus tard, par son ami, le tsar russe Pierre le Grand. En 1711, après avoir perdu la bataille menée ensemble avec l’armée de Dimitrie Cantemir, Pierre le Grand a dû conclure un armistice avec les Turcs. A la demande de la partie turque de rendre le prince moldave, le tsar a répondu : „ Je céderais plutôt le territoire russe jusqu’à la mer Azov, car je suis conscient que je pourrai le récupérer, mais je ne céderai jamais mon ami”.

Un œuvre encyclopédique

Dimitrie Canetmir a accédé au trône de la Moldavie le 10 décembre 1710, lorsqu’il n’avait que 33 ans. La conjoncture politique ne lui était pas du tout favorable, des intrigues sérieuses étaient tramées contre lui. Il décide se retirer en Russie, car il comprenait qu’un nouvel empire était sur le point d’apparaître – la Russie – et il était persuadé que seulement grâce à l’aide des Russes la Moldavie pouvait résister aux Turcs. Et sa mise s’avéra juste.

La vie de Dimitrie Cantemir en Russie ne fut pas du tout facile, il y fut toujours considéré un exilé. En plus, en Russie, c’était la période des « barbes coupées », c’est à dire c’était l’époque quand Pierre le Grand déployait des efforts de « civiliser » son pays. Dans ces conditions-là, Dimitrie Cantemir, avec son raffinement oriental et sa culture européenne, était traité avec beaucoup de suspicion et scepticisme.

Il semble que son unique admirateur véritable est resté Pierre le Grand. Cependant, pendant les années d’exile en Russie, Dimitrie Cantemir a écrit et fait paraître plusieurs œuvres littéraires et scientifiques. Ses travaux sont beaucoup appréciés par l’Académie de Berlin qui l’accepte parmi ses membres.

Dimitrie Cantemir a écrit des pages importantes dans l’histoire de la Russie tant par son œuvre que par ses enfants Maria et Antiokh. Maria Cantemir a été une des plus érudites femmes de son époque, tandis que Antiokh Cantemir est considéré comme le fondateur de la poésie moderne russe. Ses satires sont à la base de tous les écrits sur l’histoire de la littérature russe.

Le décès de Dimitrie Cantemir, survenu le 21 août 1723 à son fief de Dimitrevka, n’a pas marqué la fin de ses pèlerinages. Il a été enterré à l’église des Saints Constantin et Hélène fondée par lui-même, mais en 1935 cette église fut démolie car elle se trouvait dans la zone de construction du métropolitain moscovite. Les ossements du prince furent transmis à la Roumanie pour être réinhumés dans l’Eglise des Trois Prélats de la ville roumaine de Yassi. Ainsi, le fils du prince Constantin Cantemir est revenu dans l’ancienne capitale où il avait jadis régné.

Il semble que les grandes destinées évoluent, pareil à l’histoire, sur une spirale infinie…

D’après un article par Iurie Colesnic publié sur http://natura.md

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