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Le Dimanche des Rameaux

Conformément au calendrier orthodoxe, le sixième dimanche du carême on célèbre l’entrée triomphale de Jésus-Christ à Jérusalem. C’est le dimanche des Rameaux, la dernière fête avant Pâques, qui symbolise la reconnaissance du Christ en tant que Rédempteur. Traditionnellement, les églises moldaves sont archi-pleines ce jour-là.

L’origine des Rameaux

Cette fête a une double origine - chrétienne et païenne. Au départ, c’était une fête juive de printemps pendant laquelle les fidèles se rendaient à l’église pour demander à Dieu une bonne récolte. Selon la tradition, ils portaient des rameaux de palmier symbolisant le début de la saison chaude et invoquant la fertilité de la terre. Au fil des siècles, cette fête fut adoptée par d’autres peuples agraires, y compris par nos ancêtres. A l’époque romaine, la fête fut assimilée par la fête romaine appellée Floralia ou Florilia, consacrée à la déesse des fleurs , nom d’où tire ses origines la dénomination moldave de la fête des Rameaux - Floriile.

L’élément central des rituels du Dimanche des Rameaux est le saule, symbole de la fécondité et de l’immortalité. Lors de la messe, le prêtre distribue aux fidèles des rameaux de saule pour essayer de reconstituer l’atmosphère qui régnait à Jérusalem quand Jésus-Christ fut accueilli par les gens qui l’acclamaient et touchaient ses épaules de rameaux de palmier.

Les fidèles ramènent chez soi les rameaux bénits de saule et ils les accrochent près d’une icône (dans certains villages, on les suspend aux auvents), car on leur attribue la vertu de protéger le foyer contre les esprits des ténèbres, les incendies, la foudre et la grêle. Il ne faut pas les jeter : lorsqu’ils se fanent, il faut les faire brûler et ensuite jeter les cendres dans un cours d’eau ou bien les enterrer. On admet que le saule a des vertus thérapeutiques. Pour se maintenir en bonne santé, les paysans se ceinturent de branches de cet arbre. Les gens croient être protégés contre les maladies de la gorge s’ils avalent des chatons de saule. Effleurer la tête des gosses ou du bétail de rameaux de saule c’est s’assurer de leur bonne santé.

Les Rameaux en Moldavie

En Moldavie, il y a beaucoup de traditions relatives à cette fête chrétienne. Dans certains villages situés au bord du fleuve le Prut, après la messe, les jeunes filles vont au bord du fleuve et tressent des couronnes de rameaux offerts par le prêtre. Puis, elles attachent des rubans, chacune de couleur différente, aux couronnes et les jettent dans la rivière. La fille dont la couronne arrive la première à un endroit fixé d’avance est appelée Surata (ce qui veut dire amie, compagnie) et elle devient Reine de la fête. Elle a le droit de choisir dix filles qui deviennent pour elle « surori de cruce » (littéralement « soeurs de croix »). Le jour des Pâques, lesdites soeurs rendent visite à Surata (c’est la première visite qu’elles font ce jour-là). Elles ramènent des gâteaux et des œufs de Pâques. On considère de bon augure de faire casser un œuf de la coque de l’œuf de Surata.

Dans d’autres villages, les filles et les garçons se lèvent à l’aube au Dimanche des Rameaux et se lavent avec de la rosée pour qu’ils soient bien portants et jolis comme des fleurs. Le Dimanche des Rameaux, on va dans la forêt cueillir des fleurs. Ce jour-là, on fête tous ceux et toutes celles dont les noms évoquent des fleurs. C’est ce même dimanche que commence la série des vêpres pascales.

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Selon le calendrier orthodoxe, à la veille des Rameaux, on célèbre le samedi de Lazare. Rappelons que Lazare fut le frère de Marie et de Marthe, miraculeusement ressuscité par Jésus-Christ trois jours après sa mort. Cet événement fait l’objet de plusieurs légendes et coutumes. Selon une des légendes, des enfants furent témoins de la résurrection de Lazare et ils annoncèrent cette nouvelle à tout le monde. Les gens leurs offraient en échange des sucreries.

Cette légende a engendré une coutume populaire pratiquée dans le sud de la Moldavie. Lăzărelul, soit le petit Lazar, est un chant interprété par cinq fillettes dont trois dansent autour du maître de la maison qu’elles visitent. Une des filles est d’habitude déguisée et elle ne découvre par son visage tout au long du rite. Les fillettes portent un panier où la maîtresse de la maison met à la fin de la représentation des œufs crus, ainsi que des friandises et des sous.

Le 14 avril 2006

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