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La pandémie d’Elena et de Vera : les histoires de deux femmes qui se battent pour faire face aux difficultés

Elena et Vera ont environ 30 ans. Elles habitent à la campagne. Elles ont, toutes les deux, des enfants et la pandémie ne les a pas contournées. En mars 2020, elles ont été confrontées à un nouveau défi, en plus de nombreux autres « montagnes » qu’elles ont à surmonter.

Elena a 32 ans. Elle vit dans le village de Zagarancea. Elle habite dans la maison de ses parents et elle partage le toit avec l’un de ses six frères et sa famille. Elena et ses deux enfants - Ilie (11 ans) et Cristina (12 ans) – occupent deux pièces. Les enfants vont à l’école, mais c’était difficile de le faire en mars dernier, quand la pandémie venait d’être annoncée.

Elena se souvient très bien comment tout a commencé : « C’était le chaos, me semble-t-il, partout dans le monde. Il y avait de la peur et de la panique. Impossible de sortir pour aller au magasin, car on risquait une amende. Heureusement, c’est différent maintenant », raconte Elena.

Le plus dur, selon Elena, c’était les leçons en ligne. Il n’y qu’un seul téléphone dans la famille et il ne marche pas bien. Au printemps 2020, elle a partagé ce téléphone avec sa fille, Cristina, qui a pu participer au cours en ligne à l‘aide de cet appareil. Pour Ilie, cela a été encore plus difficile. Il a une déficience auditive et faire des cours en ligne c’est pratiquement impossible pour lui.

Malgré tout, Elena a pu gérer la situation. Elle a connu des moments encore plus difficiles. Elle élève toute seule ses enfants, leur père les ayant quittés.

Elena n’a pas de travail officiel, mais elle fait des travaux occasionnels, surtout dans la construction. La pandémie a compliqué la situation, car elle doit laisser les enfants à la charge de quelqu’un si elle veut travailler.

« Maintenant, je vous le dis honnêtement, l’aide sociale est notre source principale d’argent. C’est un peu dur, mais je me débrouille, surtout que je m’occupe maintenant de la nouvelle maison aussi. J’ai hâte de l’achever et d’y déménager et mener une vie normale avec mes enfants. Dieu merci, nous sommes en bonne santé ».

Malgré les difficultés, pendant la pandémie, Elena a pu s’acheter une demie-maison à Zagarancea. Elle est en train de faire des travaux de réparation et a hâte de déménager. C’est son plus grand rêve : « Mon rêve c’est de déménager dans ma petite maison. Rentrer chez moi et dormir calmement. Savoir que personne ne viendra me déranger, comme il m’arrive maintenant  ».

Elena est fort préoccupée de l’avenir de ses enfants. Elle fait de son mieux pour que son fils et sa fille aient une belle enfance, sans soucis, ni difficultés, différente de son enfance qu’elle ne voudrait pas revivre. « J’ai grandi dans une pension. J’ai connu la vie dure depuis que j’étais une enfant, peut-être les difficultés m’ont rendue forte. Mes enfants sont ma force. Je n’imagine pas ma vie sans eux. Ils me donnent du courage dans la vie, tout ce que je fais - c’est pour eux  ».

Vera, une femme âgée de 37 ans, habite le village de Zîrnești, dans le sud de la Moldavie. Elle est mère de trois filles - Maria a 16 ans, Mihaela a 15 ans et la plus jeune, Andreea, n’a que trois ans.

Maria veut être archéologue et Mihaela – policière. « Elles ne sommes pas comme nous autres qui travaillons la terre, dit leur mère. Je leur dis : Il faut apprendre pour avoir un bon avenir. Il y a un dicton : On récolte ce qu’on sème. Nous faisons de notre mieux pour qu’elles puissent apprendre ».

Vera s’est installée à Zîrnești après son mariage. Elle a dû affronter plusieurs épreuves et quand on parle de la pandémie, elle s’attriste.

« C’était difficile. On n’avait pas le droit de sortir. Le policier venait et nous disait de rester chez nous. Les enfants n’allaient pas à l’école. On restait tous à la maison ».

Au début de la pandémie, le mari de Vera travaillait en Allemagne, mais il a perdu son travail. « Pendant la pandémie, il faut manger quand même. Nous avons emprunté de l’argent, ainsi que du pain, du sucre, du beurre pour nourrir les enfants ».

Depuis septembre 2020, la situation a changé. La benjamine a été inscrite à la maternelle et Vera a trouvé un emploi, toujours à la maternelle. « On m’a dit qu’il y avait du travail et qu’il y avait aussi une place pour ma fille. J’ai été d’accord, parce qu’on avait fort besoin d’argent. Ma fille aînée fait tous les jours la navette à Cahul, à l’école, et il lui faut de l’argent pour le transport et pour manger ».

A présent, le salaire de Vera est la seule source de revenue pour les cinq membres de sa famille, mais elle est optimiste, car elle ne craint pas les difficultés.

Elle ne fait pas de grands rêves, elle ne veut que : « … de la patience, de la santé et de la force. Je prie tous les jours pour ces trois choses. C’est ce qu’il me faut, car la richesse… quand on meurt, on n’emporte rien. Si l’on a de la santé, on se débrouille, petit à petit ».

D’après un article d’Elena Baranov publié sur https://diez.md/2021/03/05/foto-pandemia-elenei-si-a-verei-doua-istorii-despre-cum-e-sa-lupti-si-sa-infrunti-greutati/

Le 19 avril 2021

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